19.03.2018 ı Vie municipale
Discours pour la fin de la guerre d’Algérie – 19 mars 2018
Messieurs les anciens combattants et leurs portes drapeaux
Chers collègues élus
Mesdames et Messieurs, Chers amis
Je vous remercie pour votre présence pour commémorer une journée de paix qui marque la fin des opérations militaires sur le territoire algérien au lendemain des accords d’Evian, approuvés 3 semaines plus tard par référendum à plus de 90% du peuple français
Je vais vous lire le message de Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées :
« En cette journée nationale, la France rend un hommage solennel à toutes les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Le cessez-le-feu du 19 mars 1962, issu des Accords d’Evian, annonçait la fin prochaine d’une guerre alors sans nom. Sur les deux rives de la Méditerranée, entre soulagement et blessures, il engendra des sentiments puissants et divers. Pour tous, il y eut un avant et un après. Aux victimes d’avant le 19 mars s’ajoutèrent, les mois suivants, les milliers de drames d’une transition violente.
Aujourd’hui, dans un même hommage, la France pense à toutes les douleurs et à toutes les souffrances, à toutes les familles déchirées et endeuillées, à celles et ceux qui ont enduré la guerre dans leur chair et dans leur esprit.
Aujourd’hui, sans distinction, la Nation adresse sa reconnaissance et sa solidarité. Aujourd’hui, la France honore toutes les mémoires.
Celle des soldats morts pour la France ou blessés, celle des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des forces de l’ordre de métropole et d’Afrique du Nord.
Celle des civils de France ou d’Algérie qui eurent à subir l’angoisse, les violences et les attentats.
Celle des Français d’Algérie pour qui cette date signifiait la fin douloureuse d’une histoire parfois multigénérationnelle et qui durent commencer une vie nouvelle.
Celle des membres des forces supplétives, des harkis, qui avaient fait le choix de la fidélité à la France. Les semaines qui suivirent furent celles des représailles et de l’exil dans une métropole qui, entre incompréhension et ignorance, manqua à son devoir d’accueil.
Celle des disparus civils et militaires.
Ces années de guerre ont durablement marqué notre société. Soixante ans après 1958, nous nous souvenons qu’elles ont eu pour conséquence la transformation durable de notre République.
Ces déchirures sont désormais une part de notre histoire nationale mais leur souvenir est encore vif dans notre mémoire collective. Porter un regard lucide et objectif sur ces années doit permettre à la communauté nationale de cheminer vers une mémoire apaisée.
Témoigner, expliquer et partager, sont un impératif afin que, des deux côtés de la Méditerranée, les jeunes générations, préparent l’avenir ensemble. »
C’était le message de la Secrétaire d’Etat.
N’oublions pas le bilan humain de ce conflit, un des plus lourds de notre histoire de la colonisation :
– Ce sont 2 millions de soldats mobilisés pendant les 8 années d’une guerre véritable dont on a longtemps tu le nom, avec une armée de 400.000 hommes sur le territoire algérien dans les dernières années
– des centaines de milliers de morts de part et d’autre, dont plus de 25.000 soldats français
– un million d’européens rapatriés, dont une large majorité en France
Cette commémoration traduit notre devoir de mémoire et notre hommage à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et à toute une génération arrachée à ses racines natales.