Le village de Bourron-Marlotte est situé à 75 km de Paris, au sud de la forêt de Fontainebleau.
Sa plaine s’étend jusqu’au Loing, rivière qui se jette dans la Seine à Saint-Mammès.
Le nom de Bourron aurait une origine celtique et désignerait une source jaillissante ( Borro). Cette source existe toujours aujourd’hui, sous le nom de Saint-Sévère. Marlotte serait un mot d’origine gallo-romaine signifiant un espace de bois de construction (materia, en latin).
Son sol fertile, sa forêt avec les abris naturels que sont les rochers, sa rivière, sa source expliquent que le site de Bourron-Marlotte fut occupé dès la préhistoire de façon probablement continue.
De nombreuses fouilles effectuées autour du château et de l’église attestent de la présence de l’homme dès le néolithique, comme en témoigne le célèbre vase de Bourron, don du Dr Durand au musée municipal de Fontainebleau.
C’est au Moyen Age , probablement dès le 10ème siècle, que furent construits l’église et son château-forteresse, domaine des seigneurs Robert de Borron et Adam de Borron.
En 1234, Bourron-Marlotte reçoit la visite de Saint-Louis.
Le village possède aussi son hôpital appelé maladrerie et son couvent dont il ne reste que la crypte.
Toute son activité économique est essentiellement rurale, basée sur la culture de la vigne, du blé, du miel, l’exploitation de la forêt pour le bois et les carrières de grès.
La colonie artistique de Bourron-Marlotte
au XIXème siècle
Au 19ème siècle, c’est la grande période artistique de Bourron-Marlotte qui commence.Vers 1830 Caruelle d’Aligny et Jean-Baptiste Corot, son ami, s’installent à Marlotte où un grand nombre d’artistes de Barbizon leur rendront visite : Harpignies, Daubigny, Diaz de la Pena, Olivier de Penne, Celestin Nanteuil.
A partir de 1860, Sisley, Renoir, Monet, Cézanne, Pissarro, Bazille.. les rejoindront. Tous se retrouvent dans les deux auberges du village, l’auberge Saccault et l’auberge de la mère Antony. C’est l’esprit de bohème qui règne.
En 1850, Henri Murger vient de publier « Scènes de la vie de bohème ». Il découvre à son tour Marlotte et y entraine tous ses amis parisiens comme les écrivains Théophile Gautier, Alfred et Paul de Musset, Théodore de Bainville.
Dans leur sillage d’autres peintres, aujourd’hui moins connus mais qui de leur temps avaient une certaine célébrité comme Auguste Allongé ou Eugène Cicéri, Charles Delort, Jules Rigolot ,Armand Charnay , Armand Point vont acheter ou faire construire des maisons pour y résider après 1870. Certains sont enterrés au cimetière de Bourron.
La vie littéraire reste tout aussi intense : François Coppée s’est installé à Marlotte, Emile Zola écrivit « l’Assommoir » à l ‘auberge Antony .
Les frères Goncourt et les frères Margueritte fréquentèrent le village ainsi que Paul Fort et Fernand Gregh.
Après 1914, la présence des artistes peintres s’estompe quelque peu et une place plus importante est prise par la musique, la littérature et le cinéma.La villa « La chansonnière », sous l’impulsion de Magda Tagliaferro et Jules Boucherit devint un temple de la musique fréquenté par des artistes célèbres : Alfred Cortot, Jacques Thibaud, Ginette Neveu, Denise Soriano, ce qui fit écrire que Marlotte était une « cité du violon ».
La littérature est représentée par Gustave Lanson, Charles Moreau-Vauthier, Gustave et Marc Bloch, Gustave Fougères, Georges Feuardent.
Le cinéma tient une grande place durant cette période avec Jean Renoir qui y tourna son premier film et vécu près de vingt ans à Marlotte. Jacques Becker, son assistant , vint souvent à Marlotte ainsi que Valentine Tessier et Eric von Stroheim.